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28 mai 2005

départ !

retrouvez moi :
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c'est le même... ou presque... un peu plus loin !

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25 mai 2005

Rageaquatique

libellule éludée
déstigmatisée
des idées
dissipées
divisée
suscitant
l'issue
asymptotique
asservie
lisse
et
lasse
soumise
au suicide
sous
cellophane
isolant
à
saciété
la suie
de l'esprit
raccolé
au bord
du bord
sabordé
rembaré
puis oublié
et
noyé
de larmes
ravalées
et exprimées
imprimées
encre
transparente
invisible
au regards
illustrateurs
larmes
si loin
de
la réal
voie
voirie
et dégat
unilatéral
mansardé
au creux de la main
entre
sinusoïdes
neurones
long
temps
mordoré
.effacé.
..effacé..
...effacé...
25 mai 2005

Sablier

Hérésie frénétique
Du trop
A se parler
Et s’oublier
Dans un sablier
Sans plier
Sous le poids des mots
Ecueils
Infanticides
Offrir à Gaïa
Toujours
Un peu plus de morts
Laisser ensevelir
Ce qu’elle seule
A pu créer
Se ressourcer
De notre sang
Et de nos larmes
Une larme n’est plus rien
Dans ce flot
De folie
Liant la vie
A la destinée de la terre
Unique maîtresse
Plus qu’un dieu
Va son chemin
Sans baisser la tête
Ni la lever
Va son chemin
Inexorablement
Vers notre fin à tous
Vers la fin
Grain de poussière
Rouage
Fissuré
La main qui se tend
Vers l’infini
L’infini
Qui ne soupçonne
Même pas
Notre univers
Même en ces rêves
Une larme est versée
Plus qu’il n’en faut
Pour trébucher
Regarde le ciel
Regarde la mer
Regarde la terre
Tout s’enchaîne
Et force ton regard
A se poser
Sur ce que tu ignores
Encore
Sur l’infiniment
Petit
Ou
Grand
Tes courages
Ou chagrins
Ou lâchetés
Tu n’es qu’Homme.
25 mai 2005

Oraison Du Funambule

emouvant
mutilé
lisse et suicide
gris
sorte de magie
Emergente
martelée
Mariage
hors délai
nuisant aux libations
émues
Séquences
sans apostrophes
livides
en larmes
marinées
surfilées

trois hommes
trinité
divinesque
envahissent
le mental
Martyrisé
les muqueuses
luisantes
d'alitérations
itératives
titanesques
arithmétiques
le fil de l'horloge
s'étend
s'éteint
sur le fil
suintant de sang
de la raison
et si celà
ne suffisait pas
je laisse filer
le je ne sais quoi
le qu'en dira-t-on
le quoiqu'il en soit
à ceux qui n'ont plus que ça
et le brandissent
comme une vérité
toujours avec un grand V
le v du couperet
qui sectionnera un jour
sûrement
le fil de la raison

25 mai 2005

Malice

Moitié endormis et déliés
Les cœurs faisaient corps
Avec la chair
Les regards s’emmêlaient
Au geste
Dans une même idée
________________

Minute après minute
La pluie d’or
Lissait
La pièce
Lentement
Nos mains
Précisaient nos regards
________________

L’incendie envahissait
La lisière de nos ventres
Provoqué par vingt allumettes
Se posant sur notre corps
________________

Circulaire

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25 mai 2005

Petit

Il sautillait sur le trottoir laissant courir ses doigts sur les carrosseries des voitures, heurtant à intervalles irréguliers les rétroviseurs. Pensif ou rêveur, il échafaudait toutes sortes d'histoires invraisemblables où intervenaient des dragons et toutes sortes de créatures de rêve ou d'horreur. Le cartable tressautait sur ses épaules. Le soleil du mois de mai se faisait encore frais. Il arriva au bout du trottoir et s'arrêta, scruta l'horizon de la rue avant de se décider à avancer, bondissant d'une bande blanche du passage piétons à l'autre. Soulagé, il se retourna pour examiner son exploit, s'essayant au petit rictus qu'il avait pu voir sur les lèvres de ses héros préférés. La dame qui faisait traverser les enfants à cet endroit eût un petit sourire, mais il ne la vit pas trop occupé à réfléchir sur la manière dont il allait organiser la partie de foot à la récré de dix heures.

Il monta les trois marches du perron et vit son copain Carlo, le ballon à la main.

- Chouette, t'as pensé au ballon !
- Oui, on va faire un match contre les CM1.

Alors qu'ils passaient la porte d'entrée, la sonnerie retentit.
Il monta les escaliers pour rejoindre sa classe, accrocha son blouson au porte manteaux et rentra dans la classe non sans avoir salué ses amis.

La matinée se passa de manière plus ou moins attentive, le regard allant du cahier au tableau, du tableau à la fenêtre ou vers Pierre. Quelquefois, sa tête allait sous son bureau pour attraper un autre cahier ou le livre que la maîtresse demandait. A certains moments, son front se plissait et la concentration figeait son regard jusqu'à ce que la réponse éclaire son visage d'un immense sourire, et là, il levait le doigt en s'écriant :
- M'dame ! M'dame !
Et lorsqu'elle lui intimait l'ordre de se taire afin de laisser les autres finir, une moue boudeuse se dessinait, invariablement, son regard se tournait vers la fenêtre où une branche de platane qui n'avait pas été taillée, surgissait tel un serpent menaçant la classe et la maîtresse... Alors, il brandissait son feutre fluo laser et désintégrait cet être malfaisant venu des profondeurs galactiques d'un quelconque dessin animé japonais. A moins qu'un rayon de soleil ne se soit reflété sur sa règle plastique et qu'il y vit là le signe qu'il était l'élu du grand Jedi...

Quelquefois, Anna lui tirait la manche et lui racontait une histoire drôle sûrement trouvée sur un biscuit sec ou un emballage de Carambar.

La sonnerie de la récré retentit. La maîtresse finit de ramasser les cahiers puis les fit sortir en essayant de les maintenir dans le calme jusqu'en bas des escaliers.

Il exultait et cherchait Carlo et les autres du regard, vérifia qu'ils avaient bien le ballon.

La partie allait pouvoir commencer...

25 mai 2005

Lente Promenade Sur Le Fil De La Folie

Chaque main qui se tend
tient elle un couteau ?
Chaque sourire que l'on t'offre, devient il carnassier
depuis quand doit on avoir de la compassion, qui en sera l'instigateur ?
Plutôt mourir
plutôt crever
ou te faire crever. Vos yeux ne me voient plus, tes rires m'arrachent les oreilles-
je crois... je crois que je vais tout fermer
Je vais partir là où nul ne me reconnaîtra...
... pauvres enfants, entre les mains des hommes, périssent
au gré de leurs fantasmes de pouvoir tout encastrer dans des carcans, carcans de la folie des hommes
chaque main qui t'étrangle...
Les yeux clos
cherche les repères
entre les vipères
qui s'enroulent de ton cou à ton coeur
emoisonnent les visions
qui s'eloignent et se déforment
fondent dans le flou...
les yeux clos
se mouvant de gauche à droite
maladroitement
maladivement
Les sourires non plus carnassiers
en attente
en pause
une pause épuisante
enveloppée
d'uen gangue
gangrénante
gênante
la vision emprisonnée
par les poisons
des cheminements sinueux et etriqué
suintant de la proximité des sentiments
dégoulinante, diffusant de la merde-
Engloutir toute la vie par la bouche
de la mort, suicider toute souffrance inutile, le bateau me perd sur des histoires qui s'invente de la douleur.
Personne ne sait
Seule la douleur
Le ventre-
cailot dans le flot-flux de sentiments
Les sensations
nouvelle histoiresne pas mourir
ne pas souffrir
s'ouvrir
sans larme
sans arme
dévoiler sans risquer-
les mains tremblent, s'acrochent
maigres et osseuses
tellement proches des cadavres
comment résister
tendre la main vers ce qu'on croit être de la lumière
vers ce qu'on croit être...
... encore une fois
On espére
le jeu se décrypte
lève son énigme
les yeux piquent
les larmes se déversent
la lumière s'imisce entre les cils
les paupières s'entrouvrent.
La douleur a fait son oeuvre,
la porte s'ouvre...
l'ultime
Sûrement.

25 mai 2005

Soleils

1

Le temps file notre amour
le tressant si étroit
comme nos doigts
Quand ils tiennent
nos mains

2

Illimités
A deux
Lisons
Les formules
de nos corps
à nos coeurs

3

Sans milieu ni fin
Dormons ensemble
Le jour est sûr
Nos heures
Sans précédentes
25 mai 2005

La Lumière

La lumière
Sera
Ou je ne serai pas
Or, tu es…
Lumière
Et ton regard éclaire
Le chemin
Toujours plus tôt
Toujours plus loin
Et continue
D’illuminer
Tout autour
Que serait
L’univers
Lisière
De nos sens ouvert
Par notre connaissance
Et notre connaissance
Quelquefois subordonnée
à nos émotions
à nos sensations
à nos sens
Et tes lèvres
Ne font pas que parler
De ces mots
Histoires tissées
Par les non dits
Qui se disent
Par les mains
Par le corps
Et déchiffrent
Les limites
Du langage
Et ce que l’on entend
Devient
Ce que l’on comprend
Lisière infinie
Bascule
Vers l’histoire
Que l’on s’invente
Et que l’on sait déjà
Ecrite…
25 mai 2005

00

Les siècles avancent
Et le ciel s’étend
Inaliénables
Visqueux ou liquoreux
N’ayant le soucis des sangs
Ni des heures…
… ni des heurs
Et ce, à l’infini
De nos millénaires
Fourmillant
Sans cesse
Dans le fouillis
Parfait
De l’univers.
25 mai 2005

Elvire

 

   
La lune entrait dans le dernier tiers de la nuit, une légère traînée de brume s’étirait lentement devant elle. Paul s’éveilla, la bouche sèche. Sûrement un effet secondaire de ce vin blanc, un entre-deux mers sec qui avait accompagné le plateau de fruits de mer la veille. Il se leva délicatement pour ne pas réveiller Lydie et enfila son caleçon à tâtons. Toujours silencieusement, il se glissa hors de la chambre. Lydie se retourna et repoussa le drap. Il eut le temps d’apercevoir fugitivement ses formes dans la pénombre et un sourire se dessina.

Sa main frôla le mur du couloir et ses pieds nus glissaient sur la moquette afin de parer à tout éventuel jouet d’Elvire qui pourrait se trouver sur son chemin. Il passa devant la porte de la chambre de l’enfant et à nouveau le sourire refit son apparition. Il résista au plaisir d’entrouvrir cette porte.

Enfin, il entra dans la cuisine et poussa l’interrupteur. La lumière se fit, aveuglante et il cligna des yeux. C’était douloureux. Il se dirigea vers l’évier et prit un verre qui avait fini de sécher sur l’égouttoir, le remplit d’eau et but d’un trait, sans respirer. Il le remplit à nouveau mais cette fois, but plus doucement, son regard fixant la lune. Un chat poussa un miaulement strident, semblable à un cri de bébé et le fit sursauter. Inquiet, il rinça son verre et le reposa sur le bord de l’évier. Il reprit son voyage en sens inverse après avoir éteint la lumière, toujours la main frôlant le mur.

Devant la porte d’Elvire, cette fois, il ne résista pas à l’envie de la pousser et de contempler quelques secondes,la deuxième femme de sa vie. Il le fit doucement, pour ne pas risquer d’interrompre le sommeil de la petite. Ce petit bout d’à peine huit ans qui était sa fierté, sa plus grande réussite dans la vie.

Une fois la porte entrouverte, il lui fallut adapter sa vision à l’obscurité quasi totale la pièce. La petite tenait à ce que son store soit complètement fermer pour dormir, qu’il ne puisse même pas passer un rayon de lune. A force de fouiller dans l’ombre épaisse de la chambre, il finit par percevoir le petit lit et son drap blanc imprimé de motif plus sombre. Mais le drap était bizarrement plat. Il plissa les yeux cherchant à percer la nuit. Mais non, le drap n’avait aucune forme.Il se dit alors qu’elle avait du glisser de son lit et était restée endormie par terre, sur la moquette. Il poussa le battant jusqu’au bout et avança dans la chambre. Il allait la remettre dans son lit. En pénétrant, il eût le sentiment qu’elle n’était pas allongée à terre, à côté du lit... sentiment qui se confirma. Il se baissa, un peu angoissé, promena ses mains sur la moquette... rien ! Sous le lit, peut-être s’était-elle glissée sous le lit, ensommeillée.

Il s’agenouilla, se mit à plat ventre et fit glisser ses bras. Sa main frôla une peluche, l’attrapa et la tira... le bébé castor dont elle ne savait plus ce qu’il était devenu... ses mains refirent une expédition. Toujours rien, rien de plus que quelques billes et éléments de dînette.

Il commençait à avoir du mal à respirer. Son coeur semblait s’affoler. Il se releva nerveusement et fit la lumière à l’aide de la petite lampe sur la table de nuit encombrée de cartes de ses héroïnes préférées. Ses jambes se mirent à trembler. Il jeta encore un regard à la pièce.

Il se rua alors dans le séjour, espérant la trouver endormie sur le large canapé, une lubie qu’elle avait. Il ne se passait pas une semaine sans qu’elle ne demande à y dormir. Il alluma et la lumière inonda la pièce. La nausée le prit et une sueur froide se mit à perler le long de sa nuque. Elle n’y était pas... Il remonta le couloir, ouvrit brusquement la porte de leur chambre, s’approcha de Lydie, lui tapa sur l’épaule, les jambes tremblantes.

- Lydie, Lydie ! réveille toi ! Elvire ! Elle n’est plus là  !

Lydie se retourna et se releva sur un coude, à moitié shootée de sommeil.

- Elvire, quoi ? Qu’est ce que tu me dis ?
- Elvire, oui, il avait de la peine à ne pas hurler, elle n’est plus dans sa chambre ! Elle a disparu, tu m’entends ?

Lydie blanchit tout d’un coup, se leva vivement et courut vers la chambre de l’enfant.

- Elvire, prononça-t-elle, un tremblement dans la voix, ma petite fleur.

C’est en voyant le lit qu’elle comprit la signification de ce que lui avait dit Paul. Il la suivait, secoué de spasmes avec dans la gorge comme une poignée de lames de rasoir. Sa raison se fissurait. Sa petite Elvire ! Non ! Ca n’était pas possible ! Sa compagne tourna la poignée de la porte donnant sur le jardin et enregistra inconsciemment qu’elle n’était pas verrouillée... Elle allait sortir mais elle prit conscience de sa nudité, vieux réflexe qui ramenait les choses à des repères et permet, peut-être, d’affronter les événements. Elle retourna en courant, chercher un peigngoir.

Paul avait compris et il se mit à errer dans le jardin. Un petit jardin dans lequel il ne voyait pas où la petite avait pu se cacher.Néanmoins, il regarda sous la table de PVC et fit le tour et remarqua que le portail grillagé était entrouvert. Il s’avança, le tira pour passer et sortit sur le trottoir faiblement éclairé par des lampadaires. Il va et vient, jetant un coup d’oeil par dessus les haies des maisons voisines et réveille le chien de l’une d’elle en heurtant une poubelle.

- Ce p... de chien, marmonne-t-il au bord de la crise de nerf.

Et là, il s’assoit et se met à pleurer, convulsant comme atteint de la maladie de Parkinson. Il ne voit même pas Lydie qui s’approche de lui, étrangement calme. Il sursaute quand elle lui dit, la voix enrouée :

- Allez, viens ! On va appeler la police. On ne
pourra pas faire mieux ! Viens ! Je t’en prie !
Il se lève toujours hoquetant, la gorge encore serrée comme un noeud en fibre de verre pilée.
- notre petite Elvire, gémit-t-il d’une voix complètement éraillée... Et tous les deux, se soutenant par la taille, reviennent chez eux à moitié titubant.

Le chien continue d’aboyer...

- Monsieur LUDRIN, on va reprendre  : donc vous vous levez pour boire un verre d’eau cette nuit vers trois heures...      

L’enquêteur, un peu bedonnant, le cheveu un peu rare et les yeux collés d’un qui a été interrompu dans son sommeil, résume les notes qu’il a prises d’une voix monocorde. Paul, lui en face, les coudes sur le bureau, la tête dans la main, s’énerve. C’est la seconde fois qu’il lui raconte l’affaire. Les lumières du commissariat sont d’un jaune pisseux et sur le bureau en contreplaqué qui date certainement d’avant les évènements de mai 68, s’empilent en strates des dossiers de toutes les couleurs sur lesquels sont inscrits des noms et des numéros. Paul ne doute pas un instant que leur dossier finira par rejoindre ceux-là. Le seul élément moderne est l’ordinateur portable sur lequel l’enquêteur tape leur déposition.
Le policier s’arrête, allume une cigarette, regarde Paul et Lydie :
- J’imprime la déposition, vous la signerez et on vous tiendra au courant ! J’ai déjà mis deux hommes sur le coup et fait diffuser la photo de votre fille dans tous les commissariats et gendarmeries du département.

Il paraît un peu confus et gêné.

Ecoutez, ne vous inquiétez pas, restez...
A ce moment là, le téléphone sonne avec stridence dans le bureau. Le policier ne semble pas en prendre conscience et continue de parler. Paul n’entend plus qu’un grommellement entrecoupé des stridulations du téléphone. Putain ! Il peut pas s’arrêter !

- Paul, Mon amour ! C’est l’heure ! et puis arrête ton réveil, il va me rendre folle !

Et elle dépose un baiser sur son cou, à la base de son épaule.
Dans un grognement , Paul interrompt la sonnerie, se retourne hagard, regarde Lydie et lui dit , encore dans les vapes :

- J’ai fait un cauchemar, c’était... horrible, c’était...

- C’est rien , c’est fini, mon chéri! Maintenant, tu es réveillé et on va partir au marché, tous les trois. Mais si on veut pouvoir encore trouver quelque chose, va falloir se dépêcher !

Et elle sortit. Paul laissa son regard s’attarder sur son corps et à nouveau un sourire se dessine. Bien sûr ce n’était qu’un cauchemar ! Il se lève, attrape son caleçon et se dirige vers la salle de bain.
En passant devant la chambre d’Elvire, il a une légère tentation, pousser la porte, se rassurer. Le cauchemar était tellement prégnant. Ca n’était qu’un cauchemar ! Il décide de laisser la petite dormir encore un peu.
Il rentre dans la salle de bain et va prendre sa douche. Malgré le jet , il n’arrive pas à se débarrasser de l’angoisse. Ca avait l’air tellement réel...

- Paul ! Paul

C’est la voix de Lydie.

- Paul ! Vient vite ! Vite !

Elle secoue la poignée. Il arrête la douche et ouvre  la porte précipitamment.

- Elvire ! hurle-t-elle, elle n’est plus dans sa chambre ! Son lit... son lit est vide  !...

25 mai 2005

Vestiges

le ciel
sans sursis
la voix
s’affaissant
aux limites de l’amertume
simulant une vague prière
trop lointaine
trop incertaine
le craquement
le souffle éraillé
les heures
qui durent
usent
diffusant
ce lent poison
intime
qui jamais ne se lasse
jusqu’à l’épuisement…

25 mai 2005

Song_sound

Trouble éloquent
Mes neurones manquent d’air
Des voix dans le vent
Tournent et vogue ma galère
Stridence et silence
Tracent une voie lumineuse
Sanglé dans les transes
Ma muse tremble, la gueuse
Devant la page vide
Blanche et irisée de tant de mots
Gonflés et livides
Prêts à s’engouffrer dans l’écho
Et s’écrouler, mort
De fatigue et de plaisir insoutenable
Soupirent encore
Allongés sur une feuille sur la table
Ecoute ! ou non ! plutôt, lis !
Regarde les danser toujours
Ou se reposer, usés entre la mort et la vie
Le souffle encore très court
Attendant le compagnon
Complément, d’objet ou d’aveux
Qui les ramèneront à la raison.
25 mai 2005

Trente années

Trente années
Pas une de plus
Trente années
Qui sont passés
Plusieurs sorties
Jamais la bonne
Où tout nous conduit
à rien
Chaque dieu
Que l’on consulte
Qui jamais ne donne
De réponse
Chaque argent
Que nous déifions
Ou qui nous déifie
Illusions
Plus que perdues
De pouvoir…
… Pouvoir
Quoi sur quoi
Quoi sur qui
Car toute réponse
Ne peut émaner que de toi
Et uniquement
De toi
Ne cherche l’inspiration
Qu’en toi
Ne cherche l’espoir
Qu’en toi
Trent années
Et toujours rien
On ne peut plus attendre
Plus attendre
Rien de personne
Seule leur mort
Délivre
Du joug
Du fardeau
Et ouvre l’existence
Vers la liberté…
25 mai 2005

anarchiste 2

Regarde les hommes
Tuant pour un bout de terre
Au bout de son nez
Préparant la guerre
Et pour maintenir
la paix
cadenassée
prise en otage

entre
fusils
missiles pointés
et barbelés
ensanglantés
pour une élite
unique
n’ayant
jamais oublié
parabellum
dans tout son vice
tremblant
pour ses privilèges
la peur au ventre
n’ayant plus de rêves
que pouvoir et argent
de voir son pouvoir
en d’autres mains
ne pouvant plus souffrir
que la misère [fracture sociale]
soit exposé
à portée de nez
avant qu’elle leur explose
sans retour
au bout du quel
restera un désert
aussi aride
Que le cœur de l’homme
- si vis pacem…
ne dit plus rien !
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